Découvertes et exigences PV l'aubergiste Terminé

Ce fut lors d’une sortie shopping entre filles que Rose remarqua cet établissement. Elle ignora pourquoi son regard fut tant accroché par l’enseigne « Gîte de l’Invisible ». Mais le souvenir des mots du Cheyenne la fit percuter. Pourtant elle n’eut pas le temps d’admirer la façade, ses amies lui demandaient pourquoi elle traînait. Alors elle les rejoignit et continua sa journée sans nuage.

Elle y retourna le soir même, sa curiosité ayant fini par avoir raison de son mépris de ces choses invisibles. Elle avait à nouveau combattu ces fameux minimes. Bon uniquement quand elle n’avait pas d’autres choix et toujours avec usage de sorts, même quand ceux ci ne semblaient pas efficaces pour un sou.

Elle entra dans le lieux, pestant immédiatement pour l’absence de portes automatiques. Rendez vous compte, elle dû toucher cette poignée dont on ne savait quoi pouvait sortir. Le lieu semblait bizarre. Elle arriva pour admirer un type bizarre demander avec politesse « le Café ». Elle le regarda bizarrement avant de regarder encore plus bizarrement les lieux qui se changèrent. OK… C’était creepy. Elle hésita à reculer, mais l’homme l’invita à l’accompagner. Il avait établis directement le fait que c’était le Café qui l’intéresserait, pas vraiment mais bon. Elle n’allait pas parler plus que ça à un pécore. Le chemin fut long et l’autre dû battre quelques créatures.

- Vous vous foutez de moi ! Y en a là aussi de ces trucs.

Elle qui voulait les fuir la voyait dans la mouise. Le type ne chercha pas à trop relever, mais il lui conseilla de conserver un vocabulaire respectueux. Ce à quoi elle répondu d’un majeur dans son dos. En arrivant au café, elle eut un regard alentours alors que le type vint faire ce pourquoi il était là. Rose finit par aller jusqu’au comptoir de sa démarche qui montrait avec évidence qu’elle était riche et qu’on ne lui refusait pas grand-chose.

- Bonsoir. J’exige de voir le patron de cet établissement.

Elle n’y allait pas par quatre chemin, surtout face à un simple employé. Mais ses paroles instaurèrent le silence dans la pièce.

Le café était à son plus tranquille. Un jour de semaine, à cette heure creuse où les visiteurs européens et africains sont partis de coucher, mais les américains sont pas encore sortis de leur journée de travail, et n'arriveraient pas avant plusieurs heures.

Enfin, ça, c'est la théorie. Son expérience du Gite est qu'il y a toujours des visiteurs, à toute heure du jour et de la nuit, qu'elle soit derrière le bar ou pas. Le monde magique ne dort jamais. Présentement, ses clients étaient un petit groupe réuni autour d'un jeu de plateau, leurs rires et disputes apportant un peu d'animation à cette période molle de la journée ; ainsi qu'un homme seul travaillant silencieusement sur son ordinateur depuis de nombreuses heures, ne venant lui parler que pour remplir sa théière. Profitant du calme, Toyin avait installé son poste de travail derrière le bar, et était occupée à éplucher et découper des légumes pour en faire une bonne soupe.

Le bruit de la clochette lui fit relever la tête. Elle reconnu tout de suite un habitué, café au lait avec carré de chocolat à côté, mais la demoiselle qui le suivait ne lui rappelait rien du tout. Elle avait pourtant de la présence, avec sa grande taille et ses cheveux bleu vif. Oui, Toyin était presque certaine de ne jamais l'avoir croisée.

Elle commença par préparer et servir le café au lait, après quoi le client alla rejoindre l'autre homme sur son ordinateur. Puis elle reporta son attention sur la jeune femme et, de par cette instinct propre aux personnes qui travaillent au contact du public, sû aussitôt qu'elle allait lui causer des problèmes. C'était le genre de personne qui divise le monde en deux catégories: les clients, et le personnel. C'était évident dans la façon dont elle la regardait, une attitude de supériorité qui suintait de toutes ses pores.

Mais Toyin n'était pas le genre de personne à juger au premier regard. Ou du moins, à ne pas forcément se fier au jugement que ses instincts avaient déjà prononcés vis-à-vis de l'inconnue. Toyin refoula donc son a-priori à l'arrière de sa caboche et décocha un sourire chaleureux à la nouvelle venue.

"Bonjour ! Bienvenue au..."
"Bonsoir. J’exige de voir le patron de cet établissement."

Un-zéro en faveur des instincts.

Mais plutôt que se braquer, Tonyin fit le choix d'éclater de rire.

"Le patron ? Hahaha ! Ce n'est pas comme ça que ça marche ici." Son rire franc laissa place à un sourire affectueux, pour bien montrer qu'elle ne se moquait pas. "Bienvenue au gite, au refuge, à l'endroit qui veut bien nous mettre à l'abri dans ses boyaux. Je vois que c'est ta première fois ici petite poulette. Prends donc une chaise, je vais répondre à toutes tes questions. Je suis Tonyin, ravie de te rencontrer."

Elle lui proposa une poignée de main, le sourire toujours bien accroché et remontant jusqu'au coin de ses paupières.

Rose n’avait même pas laissé la personne lui souhaiter la bienvenue. Même si elle nota le bonjour de l’employée. Par contre elle se crispa à son rire. La bleue avait suffisamment de contenance pour ne pas s’empourprer, mais l’incompréhension et le sentiment d’insulte arrivèrent très haut dans son esprit. Elle en avait rien à faire que la dame face un sourire chaleureux, elle n’avait pas répondu à son exigence.

- Chaque établissement dédié à l’accueil de clients doit avoir un patron.

Et des employés… Elle serra doucement les points au terme dénigrant de « petite poulette ». Enfin, dénigrant pour elle.

– Et pour l’abri on repassera, j’ai croisé plus de ces saloperies ici qu’en une journée normale.

Bon peut être aussi parce qu’elle faisait abstraction le plus souvent possible. Ce qui n’aidait pas. Mais cela restait que le côté refuge, elle le voyait absolument pas. Même si elle n’avait même pas osé les attaquer ou juste un petit feu follet de temps en temps. Un regard vers les autres clients, elle remarqua bien qu’elle attirait leur attention. Mais cela arrivait régulièrement qu’elle exige ainsi. Et jusque là elle avait toujours obtenu réponse adaptée. Elle refusa de s’asseoir. Elle profita plutôt de sa taille pour toiser l’aubergiste.

– Donc… Toujours pas de patron ?

Elle sortit son téléphone pour commencer à occuper son attente du maître des lieux. Et plus il la ferait attendre plus elle préparait la soufflante. Croire la pauvre personne en face d’elle qui se montrait aimable ? Non, cela ne rentrait pas dans ses habitudes. Elle fronça les sourcils, pas de réseau ? Comment ça pas de réseau à Chicago ? Elle vérifia ses options, sa connexion. Elle finit par le redémarrer au cas où mais pas mieux.

– Mais d’où y a pas de réseau ?! Je paye un super forfait international qui me promet de la connexion partout et un pauvre « gîte » n’en a pas ?!

Elle insista sur son téléphone pestant. Elle n’avait pas pesté fort, mais l’aubergiste avait forcément entendu. Elle claqua la langue se résignant à faire sans après quelques longues minutes à ignorer la dame en face d’elle. Et toujours pas de patron…

"Chaque établissement dédié à l’accueil de clients doit avoir un patron."

Pas de poignée de mains, donc. Tonyin replia ses bras et s'appuya contre le comptoir sur les avant-bras.

"C'est peut-être la loi aux États-Unis," dit-elle, relevant l'accent de la demoiselle, "mais nous ne sommes pas aux États-Unis ici."

"Et pour l’abri on repassera, j’ai croisé plus de ces saloperies ici qu’en une journée normale."

Tonyin fronce les sourcils un instant, le temps de comprendre de quoi elle parlait.

"Les minimes ? Ils sont plutôt rares à l'intérieur. Si tu en as eu sur ton chemin, c'était pas de chance... Ou c'est que quelqu'un ne t'as pas trouvée assez polie et a voulu te donner une bonne leçon."

Cette fois-ci, elle ne rigolait pas. Tonyin était le genre de personne qui préférait une bonne engueulade plutôt que se laisser marcher sur les pieds. Parlant d'engueulade, les autres clients avaient entendu le ton monter, et avaient interrompu leurs activités pour les observer. Certains avaient l'air inquiets, d'autre prêts à sortir le pop-corn.

"Donc… Toujours pas de patron ?"
"Toujours pas."

Tonyin resta fermement appuyée sur ses bras croisés, tel un rocher inamovible. La demoiselle, qui ne lui avait toujours pas donné son nom, se mit alors sur son téléphone plutôt que répliquer. Très bien. Voyons qui a le plus de patience.

"Mais d’où y a pas de réseau ?! Je paye un super forfait international qui me promet de la connexion partout et un pauvre « gîte » n’en a pas ?!"

Tonyin haussa les sourcils.

"Toujours pas compris que tu es dans un endroit magique ? On est pas dans un hôtel à New-York, poulette. Ici, c'est un endroit en dehors de la réalité. Situé ni aux États-Unis, ni ailleurs. Indiqué sur aucune carte. Ce qui le rend légèrement difficile à atteindre pour internet et tous ces trucs là. Enfin, je ferais mieux de me taire, puisque tu ne veux parler qu'au patron du Gite, et ce n'est certainement pas moi."

Sur ces paroles, Tonyin reprit son épluchage de légumes, sifflotant en travaillant pour plus d'effet. Derrière elles, l'un des ados à la table de jeux ricana à un volume parfaitement perceptible.

Jamais de poignée de main, sauf si cela était nécessaire. Mais ce n’était pas le cas face à une employée. Comment ça pas aux Etats Unis ? Elle avait clairement pas voyagé pour venir ici. Et elle commençait à regretter. Pourquoi s’intéresser ? Elle se savait déjà saine d’esprit, elle pouvait juste continuer ainsi. Et donc elle devait juste se battre quand plus le choix et continuer à vivre sa vie.

Ouais, les minimes, des saloperies qu’elle préférait ne pas voir. Elle arqua un sourcil ainsi que celle ci fit aussi écho à la politesse. De son point de vue, elle était encore polie. Donc elle se vexait de cette réaction. Même si elle ne put faire un majeur comme à l’autre gars. Elle sentit le regard de tous sur elle. Elle essaya de s’en distraire avec son téléphone. Mais l’absence de réseau bloqua toute distraction pour l’agacer encore plus. Elle releva son regard où la colère transparaissait sur la nigériane. Qu’est ce qu’elle racontait celle là ? Le lieu même était magique ? Mais la Magie était pas invisible, sans impact, vide de sens ?

– Et vous ne l’avez pas appelé. Je crois qu’il vaut mieux que je parte.

À quoi c’était elle attendue ? Les minables se foutaient clairement de sa gueule et les confronter seule lui était impossible. Elle n’était pas une battante, juste une jeune femme pour qui l’argent avait toujours tout acheté. Et ce jusqu’à l’amitié même… Elle se tint droite alors qu’elle commença à partir. Elle n’allait pas obtenir plus de réponse et hormis se faire humilier, rester était vain.

– Bonne soirée.

Rose tourna le dos à tout le monde pour emprunter le chemin du retour, ignorant même que celui ci risquait d’être inexistant. Après tout, elle n’avait rien compris à ce lieu et avait gardé ses questions pour le maître des lieux. Donc, elle restait aveugle et sourde à tous les commentaires des autres.

Personne ne répondit au "bonne soirée" de Rose, si ce n'étaient les jeunes autour de la table de jeu qui se murmuraient des commentaires. S'il y a une chose qui marche aussi bien que la magie au gite, ce sont les commérages. Tonyin s'abteint de commentaire, sachant par expérience que le Gite allait probablement réagir de lui-même.

Rose rouvrit donc la porte par laquelle elle était entrée dans le bar. Mais au lieu d'un couloir ordinaire, elle trouva de l'autre côté un immense canyon. Seul un rebord d'une trentaine de centimètres la séparaient d'une chute de plusieurs centaines de mètres, probablement avec rochers pointus à l'arrivée. Mais le fond du canyon était tellement éloigné qu'il était impossible d'en voir clairement le fond.

Le rebord étroit continuait sur les côtés, offrant un chemin jusqu'à une autre porte taillée dans la paroi du canyon. Un chemin, certes, mais particulièrement étroit, long et périlleux. Il y avait même un petit panneau planté dans la falaise, qui disait "sortie par là -->" et indiquait la direction de l'autre porte, au bout de la corniche.

Tonyin se pencha au-dessus du bar pour avoir un meilleur angle de vue sur ce nouveau paysage. Elle éclata de rire.

"Ah bah, tu as fait fort !"

Le chat, gardien du gite, se matérialisa sur le comptoir, assis bien en rond avec ses pattes repliées sous lui.

"Puisqu'elle n'est de toute évidence pas satisfaite par l'endroit où elle se trouve, je n'avais d'autre choix que lui en proposer un autre. J'ai pensé qu'un peu d'air frais lui ferait du bien." À en juger par le ton de sa voix, il était d'humeur particulièrement malicieuse.
"Ça devrait lui rafraichir les idées !" répondit Tonyin. Puis elle ajouta d'une voix plus forte, pour être sûre que Rose l'entende: "Bon retour chez toi ! À la prochaine !"

Rose ouvrit la porte et se figea. Un canyon… Un putain de canyon dans un bâtiment ! Qu’est ce qu’il foutait là ? La personne au comptoir éclata de rire, la bleue serra les poings. Une autre voix lui parvint… Mais elle garda son regard désespérément sur ce petit panneau « sortie ». Devait elle faire la fière et avancer ? Ou reculer et exiger des explications ? De toute façon il était clair que l’endroit lui déplaisait et ce mauvais tour ne faisait qu’aggraver son cas. Alors au final elle n’avait pas d’autres choix que d’emprunter la corniche, n’est ce pas ? Elle referma la porte derrière elle. Elle regrettait déjà bien assez sa curiosité. C’était décidé, elle n’allait plus jamais s’intéresser à cette histoire de Magie. Elle allait retourner à sa petite vie tranquille. Mais pour cela il fallait qu’elle survive à cette corniche, en talon… Elle se déchaussa, de toute façon elle était seule. Elle tenu les chaussures par leur lanières dans sa main côté ravin tandis que son autre main resta le plus collé à la paroi possible. Elle était terrifiée, il n’allait plus lui falloir grand-chose pour la briser. Le pire dans tout ça était peut être le fait qu’elle n’en voulait même au Cheyenne. Parce que les autres n’avaient pas vu de problème à la situation. Il n’y avait qu’elle. Donc elle choisit d’avancer prudemment jusqu’à vers cette porte de sortie, qui, elle l’espérait, la mènerait belle et bien dehors de retour à Chicago dans la normalité du monde.

Il ne lui restait plus que quelques mètres, mais bien sûr que ça n’allait pas vouloir l’aider. Une créature se tenait devant elle et bien sûr pas d’autres chemins. Elle ferma brièvement les yeux, comme si cela allait la ramener à une vraie réalité. Sa résolution acquise, elle lança un feu follet dessus. Cette fois ci, elle ne pouvait espérer l’aide d’un gars au pif. Ou plutôt compter sur lui pour se battre pendant que elle ne faisait rien. Aller courage.

Mon personnage est minimiss_rose et elle lance le sort de feu follet.

En effet, une créature se trouvait sur le chemin de Rose. C'était un espèce de... blob. Un tas de gelée informe, qui glissait lentement le long de la paroi, au dessus de Rose, comme un fruit trop mur que quelqu'un aurait lancé contre un mur. Son seul autre signe particulier était les nombreuses couleurs tourbillonnant dans... ses entrailles ? En tout cas, ses couleurs changeaient comme un kaléidoscope.

Un monstre vous attaque !

Découvertes et exigences PV l'aubergiste Terminé Neutre_default

Blob prismatique

Niveau 12

Un monstre étrange multicolore

Rose Pritzker utilise Feu follet sur Blob prismatique !
{-26} PVs « Coup critique ! »
PVs de Blob prismatique: 38/64

Blob prismatique utilise Static sur Rose Pritzker !
{-0} PVs « Ça picote, mais c'est tout »
PVs de Rose Pritzker: 104/104
{Rose Pritzker est paralysée !}

Un arc électrique s'échappa de la créature et toucha Rose. C'était comme recevoir une décharge d'électricité statique. Pas vraiment douloureux, mais surprenant. Cependant, un picotement se répandit sous la peau de Rose, irradiant depuis l'endroit où l'électricité l'avait touchée. La sensation n'était pas très agréable et risquait de la distraire à tout moment, ce qui n'est pas idéal lorsqu'on est à 10 centimètres d'une très longue chute.

"Je pourrais le faire disparaitre."

La voix provenait du chat. Cette fois-ci il était apparu un peu plus loin sur la corniche, près de la porte indiquée comme étant la sortie. Il faisait sa toilette, l'air peu concerné par ce qui se passait.

"Il suffit de demander."

Infos modération:

Le monstre était répugnant. Rose eut une grosse moue de dégoût très insistante. L’arc électrique l’a fit sursauter et émettre un petit cri quand le bord du ravin se rapprocha bien trop. Elle vint plaquer son dos au mur. Puis la voix de chat l’interpella, elle remarqua l’animal et fit un bond. Mais d’où il sortait ? Et il causait ? Oui, vu qu’il insistait.

- C’est bon, je suis juste tarée...

Elle fixa l’animal, finit par remarquer les trucs bizarres. Ouaip, tarée… Elle n’avait pas d’autres termes. Alors elle ignora le chat, le truc dégoulinant multicolore attaquait. Elle verrait plus tard si l’autre bestiole attaquait ou pas. Mettons des priorités, d’abord le truc répugnant, puis l’animal bizarre. Elle prit une inspiration, essaya de dégager la sensation désagréable due à l’électricité. Elle se sentait bloquée, moins réactive. Pourtant son coeur battait la chamade de sa terreur. Ce n’était pas très bon pour le moral de voir trop de paranormal et de se considérer folle.

Rose se concentra, un regard sur le blob, un autre sur le chat. Après une inspiration, elle matérialisa un feu follet qu’elle balança sur le monstre. Deux attaques ont souvent été suffisante, alors elle allait pouvoir se concentrer sur le chat. Du moins, elle l’espérait. Il était peut être répugnant comme les autres, mais il était plus colorés…

- Ne te distrait pas. D’abord le truc répugnant puis l’animal louche.

Un petit murmure à elle même pour essayer de se réconforter, se concentrer. Son regard oscillait entre les deux, tout aussi méfiante du monstre que de l’animal. Après tout, ce n’était pas parce qu’il parlait qu’il était différent des minimes. Mademoiselle Pritzker était très méfiante, d’autant plus dans cet environnement hostile. Mais elle voulait croire qu’elle avait encore les moyens de gérer par elle même et de s’en sortir seule.

Mon personnage est minimiss_rose et utilise le feu follet contre le blob

" C’est bon, je suis juste tarée..."
"Oh, loin de moi l'idée de suggérer une telle chose..." Le chat répondit, l'air malicieux.

Blob prismatique utilise Projection sur Rose Pritzker !
{-7} PVs « Il projette sur Rose une goutte de... euh... mieux vaut pas savoir. »
PVs de Rose Pritzker: 97/104

Rose Pritzker utilise Feu follet sur Blob prismatique !
{-18} PVs « Allez, crâme !! »
PVs de Blob prismatique: 20/64

Le blob avait l'air de pas trop aimer les attaques qu'il se prenait dans la face. Ou, dans son absence de face. Mais au lieu de s'enfuir, il semblait être de plus en plus énervé, et de plus en plus déterminer à en faire pâtir à Rose.

Une Mage utilise Feu follet sur Blob prismatique !
{-77} PVs « Le Blob ne fait pas le poids »
PVs de Blob prismatique: 0/64

{Blob prismatique est à court de vie!}

Rose Pritzker gagne 10 points d'XP et monte au niveau 12 !

Vous trouvez un symbole neutre !

"Bon, assez joué. T'es une tête de noeuds, mais pas au point de mériter de finir au fond d'un ravin." dit une voix derrière Rose. C'est Tonyin, un pied en dehors de la porte du café, la main encore fumante du sort qu'elle venait de lancer.

"Je ne suis pas de cet avis." répondit le chat du tac au tac, regardant le symbole tombé du monstre détruit d'un air triste.

Tonyin choisit de l'ignorer.

"Allez, viens par là avant que je change d'avis et laisse le prochain monstre t'achever."

Sans attendre de réponse, Tonyin fait demi-tour et s'engouffre à nouveau dans le café, laissant Rose seule sur la corniche avec le chat, qui se lécha les babines d'un air menaçant.

Infos modération:

Oh si qu’il lui suggérait la folie. Tout serait plus simple si elle pouvait être folle sans risquer de tout perdre. Mais la jeune femme avait un nom… Peut être un peu trop grand pour ce qu’elle était. Même si elle profitait de tout les avantages. L’inconvénient était de ne pas entacher une image familiale, riche et élégante, excellant dans le domaine choisi.

- AH putain c’est dégueu !

Le blob venait de lui balancer un truc gluant. Elle s’agita frénétiquement pour dégager le truc et la sensation. Répugnant… Elle n’allait pas cessé d’évoquer cette idée en voyant ces créatures. Cela l’écœurait. Alors que son feu follet disparaissait suite à son usage limité, un autre, bien plus impressionnant lui passa à côté. Rose s’accrocha paniquée à la paroi. Puis elle jeta un regard terrifié en arrière pour voir la personne qui lui avait parlé plutôt, la barmaid. Cette femme l’invita à revenir au café, le chat ne semblait pas d’accord. Comme à son habitude, Rose ignora la pièce tombée au sol. Il était toujours hors de question de toucher à quelque chose apparu d’ un truc répugnant dégueulasse. Elle regarda la femme qui s’engouffrait déjà dans la pièce puis le chat. Elle le fixait avec peur et méfiance. Mais est ce que sa fierté acceptait qu’elle retourne là bas, la queue entre les jambes ? Non… Mais est ce que l’étincelle de vie qu’elle était voulait vivre ? Oui… Et pour vivre il fallait bien mettre certains principes de côtés.

- Tu vas pas m’attaquer dès que j’aurai le dos tourner n’est ce pas ? Espèce de chat bizarre...

Elle le fixa, attendant une réponse tout en se sommant qu’elle était stupide de parler à un chat. Et finalement cette sensation vainquit et elle commença à s’éloigner titubante plus de fatigue que de réelle blessures. Mais elle prit tout de même le temps de se rechausser avant d’entrer à nouveau dans le café avec un air serein de ceux qui ont trop l’habitude de porter un masque en public pour réellement s’exprimer. La terreur était toujours présente, pourtant le visage de la demoiselle exprimait l’ennui et la neutralité. Ses mains et ses pieds nus et égratignés montraient aussi pertinemment que ce n’était pas le grand calme précédemment. Elle retrouva la place qu’elle avait eu plus tôt, mais prenant place sur le siège. On pouvait attribuer le léger rose à ses joues à son effort physique comme à sa honte d’être à nouveau là. Elle conserva le silence, incapable de savoir quoi dire dans ce genre de situation...

"Tu vas pas m’attaquer dès que j’aurai le dos tourner n’est ce pas ? Espèce de chat bizarre..."

"Moi !?" s'écria le chat, l'air scandalisé. "Attaquer l'un des mages que j'abrite ? Jamais je n'oserais faire une chose pareille ! Je fais de mon mieux pour empêcher les créatures de passer les portes, ce n'est pas ma faute si quelques-uns trouvent le moyen d'entrer, et que, par le plus grand des hasards, l'un de vous se trouve exactement... et elle est partie. Bah, j'avais fini de parler de toute façon."

Et le chat disparu, sans plus de commentaire.

Dans le café, Tonyin envoya un regard bien senti au groupe à la table de jeux qui chuchottaient et gloussaient entre eux.

"Si vous avez un commentaire à faire, aillez au moins le cran de le faire à voix haute."

Ça suffit à les calmer. Pour le moment, du moins. Cette tâche effectuée, elle retourna derrière le bar, et lança le percolateur.

Habituée à imposer ses opinions sans pincettes, Tonyin ne fut pas surprise de voir que Rose l'avait écoutée et était revenue au bar. Un silence inconfortable s'installa, rempli uniquement du bruit de la cafetière. Lorsque cette dernière eut fini de remplir deux petites tasses d'un café bien noir, Tonyin plaça l'une des tasses en face de Rose.

"Cadeau de la maison."

Tonyin ne perdit pas de temps pour attaquer le sien. Aaah... Le petit coup de fouet dont elle avait besoin. Elle fit claquer ses lèvres avec satisfaction.

"Tu voulais rencontrer le patron. Alors, satisfaite ?" Elle laissa quelques secondes d'incertitude planer, avant de désigner la porte du bar du menton. "Le chat. C'est ce qui s'approche le plus d'un patron ici. C'est lui qui fait tourner la boutique en tout cas. Je te déconseille de lui crier dessus si tu n'es pas satisfaite du service. Tu as eu un avant-goût de ce qui pourrait se passer."

Tonyin tourna sa tasse de café dans ses mains, en appréciant la chaleur, et le calme de l'instant.

"Mais si tu traite cet endroit et son gardien avec respect et reconnaissance, tu y croiseras rarement des monstres. Regarde autour de toi : pas de monstres." Elle s'autorisa un petit sourire en coin. "Mais le gardien, le chat, est un peu rancunier. Alors... Service fourni sans garantie. Des questions ?"

Rose avait tiqué, brièvement stoppée dans son demi tour. Mais l’ironie qu’elle percevait dans ses mots la fit continuer à s’éloigner… « Mages que j’abrite »… Cette expression tourna un peu dans sa tête alors qu’elle se rechaussait. Est ce que cela voulait dire qu’il n’était pas un monstres ?

L’air serein, un léger rouge aux joues, elle observa l’aubergiste faire ce café si noir qu’il devait être terriblement amer. Pourtant la jeune femme glissa tout de même ses doigts sur la tasse pour venir l’envelopper et partager un peu de chaleur. Elle fuya quelque peu du regard la femme, signe de gêne malgré le fait qu’elle essayait de donner le change. Le chat bizarre était donc bel et bien important. Magique, mais pas monstrueux… Juste un être rancunier qui se vexe des comportements irrespectueux… Comme le sien. Parce que oui, son comportement n’avait rien de respectueux. C’était un appel à ce qu’on la respecte elle, écrasant les autres. Mais de là à être capable à se montrer plus respectueuse… C’était un apprentissage qu’elle n’avait jamais eu. Et si elle pouvait exprimer du respect, la reconnaissance lui était inaccessible parce qu’elle n’avait pas ressenti le côté refuge du lieu. Après, elle ne l’avait vraiment pas pris comme il faut, ni ressenti le rejet de la société. Puisqu’elle faisait toujours tout pour être le plus normal possible.

- Donc je ne peux sortir, c’est cela ?

Elle bu une gorgée de café, semblant pas si mal le prendre. Mais elle tremblait, ses doigts peinèrent à reposer la tasse sans un bruit. Elle avait vexé le chat et plutôt deux fois qu’une… Donc il n’allait pas la laisser partir sans la faire à nouveau affronter ces créatures répugnantes et qui semblaient plus puissante. Ou s’adaptaient elles à sa propre puissance qu’elle avait inconsciemment développé ? Aurait elle dû avoir d’autres questions ? Peut être… Certaines flottaient même dans son esprit. Mais il y avait encore quelque chose qui la bloquait.

- Donc je ne peux sortir, c’est cela ?

La question piège. Toyin pris le temps de réfléchir à comment formuler sa réponse pour ne pas induire la demoiselle en erreur.

"Littéralement ? Non, tu peux. Le canyon là-bas t'aurait bien mené à la sortie. Enfin, tôt ou tard." Elle ajouta en haussant les épaules. "Il y a toujours un chemin possible pour te mener à ta destination. Mais certains chemins sont moins agréables à emprunter que d'autres."

Elle choisit de ne pas élaborer sur ce point. Le gardien avait déjà délivré une démonstration éloquente. Elle souffla sur son café brûlant, laissant un peu de temps à Rose pour lui répondre si besoin. C'est toujours plus agréable que se faire couper la parole.

"C'est pareil dans la vie. Il y a toujours plusieurs moyens de convaincre quelqu'un de faire quelque chose. Mais certains moyens sont plus agréables que d'autres"

Elle laissa les mots suspendu dans les airs pendant quelques instants, le regard lourd de sous-entendus. Puis elle laissa tomber l'air menaçant, et repris un sourire plus léger.

"Et si on recommençait ? Bienvenue au Gite. Je m'appelle Toyin. Ici, c'est le café du Gite. C'est ici que les mages se retrouvent pour discuter après une longue journée de combats, ou pour faire des rencontres. Ce n'est pas mon établissement au sens de possession. Il n'y a ni chef, ni salariés ici. Juste des espaces, et des gens qui les habitent et les utilisent. Je travaille ici, pour fournir une tasse de café ou un repas chaud aux visiteurs, ainsi qu'une oreille attentive au besoin. Le gite a bien des talents, mais la qualité de sa cuisine laisse à désirer. Crois-moi, tu ne veux pas essayer."

Elle rit, un son bref, mais puissant, la secouant depuis ses entrailles.

"Et tu es... ?" Elle entama, pour l'encourager, tout en portant son café à ses lèvres.

La jeune femme fixa le liquide chaud, laissant à l’autre le temps de choisir ses mots. La réponse fut quelque peu cryptique. Comme si tout dépendait d’une volonté extérieure, celles du Gîte lui même… Rose commençait à envisager cette étrange idée. Même si cela paraissait quelque peu contre nature. Elle conserva le silence, sentant sur elle le jugement sur sa manière de convaincre. Parce que l’aubergiste parlait d’elle, n’est ce pas ? Pourtant la bleue essaya de sembler digne, comme si elle n’avait rien vécu de réellement désagréable. Enfin, si l’on était pas trop prêt et/ou attentif. Ses mains tremblaient quelque peu et son regard était fuyant malgré son maintien droit. Elle huma un peu le café, il allait définitivement être imbuvable de part son amertume.

- Rose Pritzker…

Son nom… Son simple nom, parce que l’autre le lui avait demandé. Et que pour une fois, elle avait fait autre chose que l’écouter. Elle ingéra les informations sur le Gîte, ses habitants qui prenaient donc volontairement des places d’employés… C’était donc plutôt des bénévoles. Mais qui avait envie d’être bénévole ? C’était le pire job, même pas un job parce que t’es rarement payé. Bon visiblement la personne en face d’elle était très contente de faire cela. Même si le café était infâme, dur de conserver un visage neutre quand une amertume vint couvrir son palais.

- Y a t il beaucoup de mage ?

Une question qui la taraudait depuis sa rencontre avec le Cheyenne blond. Elle qui s’était sentie seule et au bords de la folie avait découvert qu’elle n’était pas seule. Mais elle avait du mal à envisager leur nombre réel. Ils étaient quoi, six ou huit dans cette pièce, probablement tous mages au vu des descriptions qu’elle avait eu jusque là du lieu. Elle leva son regard bleu, il était imbibé de divers émotions, crainte, espoir, solitude. Elle était trop ébranlée pour rester neutre jusqu’au bout. Et pourtant elle était habituée à ne montrer que ce qui était nécessaire, sans sincérité.

- Ce gardien… C’est quoi ?

Il fallait bien qu’elle se renseigne, surtout si elle voulait essayer de lui montrer un peu de respect quitte à ce qu’il fut feint.

Rose Pritsker.

Le nom de famille lui disait vaguement quelque chose, mais elle n'arrivait pas à le replacer. Elle ne connaissait pas de mage portant ce nom, alors d'où lui venait cette impression...

- Y a t il beaucoup de mage ?

Toyin entendait sans peine les nombreuses interrogations se cachant derrière cette simple question. Ils en étaient tous passés par là, lorsque s'était éveillé leur pouvoir. La magie, le secret, les monstres, tout cela paraissait si improbable qu'il était difficile d'y croire. Et encore plus difficile de croire qu'il ne s'agisse pas d'un simple évènement isolé, que d'autres personnes vivaient les mêmes épreuves, de nombreuses autres personnes. C'était le lot commun des minorités mal connues, décuplé par la dose de scepticisme qui accompagne nécessairement le mot magie.

"Des milliers," répondit simplement Toyin. "Rien qu'ici, au gite, j'ai bien du croiser une centaine de personnes au bas mot. Et ce n'est que l'une des communautés magiques existantes. Il y a des villages entiers constitués uniquement de mages. Et c'est sans compter ceux qui sont sensibles à la magie sans être complètement mages. On est un petit pourcentage, mais ramené à la population du globe, le chiffre monte vite."

À vrai dire, le chiffre était difficile à évaluer. Il était probablement beaucoup plus élevé que ce qu'elle avait choisi de donner. Certaines régions de monde produisaient plus de mages que les autres, pour des raisons mal connues. Et le gite était seulement le pivot d'une communauté parmi d'autres. Combien d'autres groupes étaient semés à travers le monde ? Impossible à dire.

- Ce gardien… C’est quoi ?

"Ah, une question intéressante..."

Elle laissa une pause pour voir si le gardien voulait se manifester. Mais rien. C'était plutôt prévisible. Il n'aimait jamais répondre aux questions trop directes.

"Je crains que personne n'ait une réponse définitive à cette question. C'est un être unique, pour autant que j'en sache. Pas un mage, ni un monstre. Difficile de savoir ce qu'il est, précisément. En tout cas, c'est lui qui contrôle la configuration du gite, comme l'apparition du canyon lorsque tu as essayé de partir. Il a ses humeurs." Elle ricana. "Mais on le supporte, parce que le gite est quand même bien pratique. Ne serait-ce que la téléportation !"

Le visage de Toyin s'éclaira d'un large sourire, dévoilant toutes ses dents, en abordant son sujet préféré.

"Tu es américaine, c'est ça ? Je viens d'Abuja, au Nigeria. Sans le gite, on aurait jamais pu se rencontrer. Incroyable, non ? Pour moi, c'est ça le gite ! C'est les rencontres !"

Rose fit la grimace quand le goût du café vint couvrir son palais. Il était bien trop amer pour ses papilles. Bon, peut être qu’elle avait trop l’habitude des cappuccino et autre café au lait très sucré. Mais il restait qu’il émanait une chaleur réconfortante sur la tasse entre ses doigts. Et ça c’était déjà pas mal pour la jeune femme blessée. Des milliers… Elle posa brièvement son regard sur la femme alors qu’elle continuait. Un petit pourcentage sur des milliards d’habitants, le chiffre montait vite. C’était presque vertigineux quand on imaginait les choses ainsi. Elle hocha la tête, signe de compréhension, à moins qu’elle ne fit que baisser un peu la tête pour faire couler quelques gorgées amer supplémentaire. Café qu’elle recracha au mot « téléportation ». Quoi ? Comment ça téléportation ? Panique interne, la bleue venait d’être confronté à autre chose d bien trop bizarre pour elle. Elle toussota, les gouttes de café hésitant visiblement entre sa trachée et son œsophage. Enfin, pour celles qui ne décorait pas le comptoir. Elle toussa un peu plus fort, apportant avec une honte supplémentaire l’attention des autres. Une fois la toux calmer, elle vint essuyer sa bouche humide de ses doigts. Rouge de honte, elle détourna le regard à la recherche de quoi s’essuyer mieux. Le liquide n’était pas assez sucré pour donner une sensation de collant au toucher, mais elle préférait éviter les traces de café.

Attendez, comment ça « téléportation » ?

Rose put enfin exprimer sa question. L’odeur de café bien plus prégnante dans son nez, peut être que des gouttes s’y étaient glissé aussi. Quelle horreur. Mais elle pouvait pas ne pas rebondir sur cela. Elle avait compris être sur un autre plan plus ou moins. Pourtant la téléportation c’était un tout autre niveau de compréhension. Comment le corps y réagissait il ?

Toyin enchaîna, radieuse et fière du Gîte et des rencontres qu’il lui procurait. Rose en doutait fortement, ses pieds esquintés lui criaient de leur donner un traitement convenable et elle venait de presque s’étouffer à coup de café infâme. Pour le moment le Gîte ne lui apportait rien de positif.

Ne pas vous rencontrer ne m’aurait pas manquer.

Réponse sèche, presque méchante. Mais quelque chose qui n’était pas arriver ne pouvait être regretter. Alors que là, la bleue regrettait terriblement son choix. Si elle revoyait ce Cheyenne elle lui mettrait bien son poing dans sa face. Enfin, les chance de revoir le blondinet étaient faible, selon elle.

Toyin rit à la réaction Rose sur la téléportation. Elle était donc tombée sur la porte du Gite par hasard, dans le monde réel. C'était cohérent avec son attitude. Toyin se mit mentalement une petite note de lui expliquer plus tard comment la téléportation marche. Elle ne pouvait plus imaginer une vie sans. Ça fait des économies d'essence et de tickets de bus, c'est sûr !

"Ne pas vous rencontrer ne m’aurait pas manquer."

Elle rit, encore plus fort qu'avant, le son retentissant contre le murs, et faisant se tourner les têtes des autres clients.

"C'est qu'elle a de la répartie la p'tite. Tu aurais préféré gérer le canyon toute seule ? Vas-y, rien te retiens !"

Elle accompagna ses paroles d'un grand geste en direction de la porte. Ce faisant, elle ne se départit pas de son sourire. Elle n'était pas vexée, pas encore, mais il était temps que quelqu'un lui remette les pendules à l'heure à la gamine. Même en mettant de côté les sensibilités du gardien, c'est pas des manières de parler à quelqu'un. À moins que la personne l'ait cherché, bien sûr. Toyin, quand on la cherche, on la trouve.

"Tu peux même partir avant que je t'ai expliqué comment te téléporter. C'est plus rapide que l'avion, j'te le garanti. Mais chacun ses préférences, hein ! C'est sûr, le gite, la magie, c'est pas pour tout le monde. Faut avoir de la flexibilité dans la caboche. Et si t'es assise juste parce que t'as peur du ravin, pas de problème, je peux même t'accompagner à la sortie et te dire adieu sur le pas de la porte."

Blague à part, elle avait mieux à faire de ses journées qu'aider le gardien à kidnapper des gens et ramasser leur animosité à sa place. Si la gamine n'avait pas envie d'être là, qu'elle parte et ne revienne pas. Ça ferait gagner du temps à tout le monde.

- Le vous incluait toute personne ici présente et le Gîte lui même.

Elle fixa son regard dans celui de l’aubergiste. Qu’elle ne soit pas la seule à se sentir offensée. Cela n’allait pas arranger ses relations avec le Gîte, mais est ce que elle en avait quelque chose à faire ? Rose resta sensiblement impassible aux mots, même si son regard ne put que s’illuminer. Elle pouvait sortir, l’autre acceptait de l’accompagner. Elle se retint de bondir de sa chaise, mais elle fut rapidement debout.

- Faisons cela.

Elle se dirigea vers la porte, un regard en arrière pour voir si Toyin suivait bien. C’était sa proposition après tout. Mais la bleue craignait le piège. Elle patienta donc le temps qu’il fallut à l’aubergiste pour finir ces affaires, faire le détour pour venir ouvrir cette traîtresse de porte. Elle reprit la parole, parce qu’elle n’avait visiblement pas fini de s’enfoncer dans une merde pas possible.

- Pour la téléportation, qu’importe aujourd’hui. Je ne suis pas la bienvenue, je préfère partir.

Parce que c’était le cas, non ? Elle n’avait pas sa place ici et elle en avait terriblement conscience. De plus, elle ne comptait pas revenir. Pourquoi retourner quelque part après une telle humiliation ? Non, elle s’était déjà bien tapé une honte suffisante. Là elle avait besoin d’un bain de pieds et d’un chocolat chaud avec de la guimauve. Et peu importe que cela était des goûts enfantins, c’étaient les siens.

Elle se laissa guider par Toyin, ne touchant aucune porte ou fenêtre ou n‘importe quoi qui pourrait l’éloigner de sa protectrice. Les chaussures lui faisaient un mal de chien, mais elle ne se plaignit pas une seule fois. La demoiselle était fière et considérait que personne ici ne viendrait à son aide plus que pour la faire dégager. Mais bien sûr que ces yeux la trahirent, traîtres rougissant et larmoyant sous la douleur, la pression, la honte, l’envie de disparaître.

Ah, bah elle préférait partir, la petite. C'était pas banal. Toyin avait plutôt l’habitude des nouveaux qui veulent absolument en apprendre le plus possible sur la magie. Certains, les yeux plein d'émerveillement. D'autres, pour reprendre prise sur une réalité qui leur glisse entre les doigts. Rose semblait appartenir à la seconde catégorie. Ceux pour qui tout va trop vite. Et vu l'accueil que le chat lui avait réservé, sa décision n'était pas si étonnante. Elle ne l'avait pas volé, pour sûr, mais n'empêche que personne n'aime rester dans un endroit où on ne se sent ni le bienvenu, ni en sécurité.

"Faisons ça alors, ça sera pour le mieux."

Toyin mit rapidement un peu d'ordre dans les légumes qu'elle avait laissé à l'abandon, remis au frigo ce qui était nécessaire, s'essuya les mains, puis repassa de l'autre côté du comptoir.

"Et que je vous y prenne pas à faire les zouaves en mon absence !" lança Toyin envers le reste de la clientèle. "Les murs ont des oreilles, et ils me disent tout."

Quelques rires accompagnèrent sa déclaration, mais la plupart restaient circonspects, ne voulant pas se mêler à la querelle entre les deux femmes.

Toyin mis la main sur la poignée de la porte, et marqua une pause.

"Sois sympa pour moi, s'il te plait? Je t'en devrai une. Un bon filet de saumon tout frais."

Elle poussa la porte. Qui s'ouvrit sur un mur garni de lames dressées vers elle. Elle roula des yeux et referma la porte.

"Plus une daurade. Entière."

Elle ouvrit à nouveau la porte, qui cette fois-ci révéla le ravin qui avait plus tôt accueilli Rose. Toyin regarda à droite, à gauche.

"Pas de monstres. C'est probablement le mieux qu'on aura. Allez, on bouge."

Toyin avança d'un pas confident, sachant que le gite ne les mettrait jamais réellement en danger. Si par mégarde l'une d'elle tombait dans le ravin, celui-ci se changera immédiatement en lac ou matelas ou quelque chose de similaire. Néanmoins, Rose ne le savait pas, alors Toyin respecta son allure et l'attendit lorsque c'était nécessaire sans mot dire.

Enfin, elle arrivèrent à l'autre porte, qui donna directement sur l'antichambre. Finalement, même le gardien commençait à en avoir assez. Elle n'allait pas s'en plaindre.

Elle marcha jusqu'à la porte d'entrée et la tint ouverte pour Rose. Elle lui adressa un dernier sourire franc, sans moquerie ni médisance.

"Si tu change d'avis, il te suffira de visualiser cette pièce, d'appeler ta magie, et d'imaginer que tu passe une porte. Ça aide au début de fermer les yeux tout en ouvrant une vraie porte. C'est jamais facile, les premiers temps dans le monde magique. Si un jour tu as besoin d'aide ou de conseils, tu les trouveras toujours ici. Il suffit de demander poliment."

Elle s'autorisa un peu d'ironie sur cette dernière phrase. Elle n'était pas assez gentille pour s'en retenir.

"Fais bonne route."

Malgré tout, Toyin s'inquiétait un peu pour Rose. C'était son instinct maternel, difficile à réprimer. Si elle refusait ou se mettait à dos toute tentative de l'aider... Il n'y avait qu'à espérer qu'elle ait un changement d'attitude avant de se retrouver dans une situation vraiment dangereuse.

Au fond, Toyin espérait la revoir. Au moins pour s'assurer qu'elle allait bien. C'est sûr, elle n'allait pas l'oublier de sitôt, la pimbêche américaine aux cheveux bleus.

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