La psychiatrie n'est pas toujours un enfer pv Minimiss

Kelly était montée sur le 220 volts. Elle avait fait nettoyer tout le bâtiments jusqu'au dernier minime par Frenchip et les gardiens et était à peu près sûre de recevoir sa nouvelle hôte dans de bonnes conditions. Et il fallait : ç'était la nièce d'un investisseur de Techsmith donc il ne fallait pas se louper sur ce coup là. Ressassant dans sa tête des milliers de fois les mêmes questions, notemment comment faire pour gérer un patient "normal" dans une institution dédiée aux voyants et aux mages, elle voyait là une faille dans le process et s'en voulait à mort d'avoir été impatiente et d'avoir ouvert en bourse plutôt que d'attendre d'avoir l'argent pour tout payer de sa poche. Puis elle se ravisa en se disant que financer une telle structure internationale de sa poche serait suspect et qu'elle avait fait les bons choix. Frenchip, quant à lui, se voyait déjà de nouveau psychiatre. ça ne le dérangeait pas dans le cadre de la fondation et il pourrait toujours prendre du bon temps à Sahiyena donc il était loin de stresser autant que sa chérie.

Tout deux debout dans l'entrée, à l'extérieur du château, ils attendaient les Pritzker. Une famille réputée qui pourrait certainement ternir le nom de l'établissement si elle le voulait. La journée s'annonçait difficile et ils n'étaient pas ravis ni l'un ni l'autre de devoir accepter un patient lambda. Dans leurs rêves les plus fous, ça serait un mage qui aurait trop parlé ou trop agi devant son entourage mais heh, ce genre de coups de bol n'arrivaient que dans les contes de fées, n'est ce pas ?

C'est donc tout les deux stressés que le couple Rocksmith attendait dans l'entrée. L'une en tant que responsable, l'autre en tant que responsable de la responsable. Il était rare qu'ils se mettent dans de tels états mais la survie de leur projet était en jeu et une pauvre âme innocente allait peut être faire les frais d'une faille dans la stratégie de Kelly. Encore que, même la psychiatrie standard devait être douce au château Rocksmith.

Ce fut un trajet assez long et en même temps bien trop court. Rose n’avait absolument pas envie d’aller dans un hôpital psychiatrique. Et son oncle avait beau user de tous les mots pour la convaincre que ce serait bien, elle ne le croyait pas. Et pourtant, elle n’a jamais chercher à s’enfuir. Et ce n’était pas que parce que son oncle lui avait confisqué ses cartes bancaires. Comment ça dépasser des milliers de dollars en vêtement et soins pour se relaxer n’était pas de bon goût ? Il n’y connaissait rien, cela se voyait. Et elle avait toujours jeter les vêtements portés les jours où elle avait rencontré des Minimes. Et ce sans verser une seule larme, ni pour le gâchis d’argent que c’était, ni pour le travail gâcher de elle ne savait quels ouvriers possiblement mal payés et maltraités.

Le taxi arriva au château. Rose sortit, les yeux rivés sur son téléphone, capuche sur la tête. De ses longs cheveux bleus, ressortaient une tresse qui venait se déposer sur sa poitrine. Ses bottes faisaient crisser le gravier à chacun de ses pas. Mickael lui avait sortit un beau costume et son plus beau sourire d’homme d’affaire « sympathique ».  Et il s’approcha du couple. Le chauffeur lui se retrouvait à sortir l’énorme valise de la jeune femme.

Mickel - Madame Rocksmith. Je suis enchanté de vous rencontrer enfin en personne. Mickael Pritzker.

Sourire charmeur, il vint lui serrer la main comme à un égal. Puis il se tourna vers l’homme.

Mickael - Et vous devez être le Docteur Rocksmith. Enchanté.

Et il vint lui serrer une main ferme et assurée, arborant le même sourire.

Mickael - Je vous remercie d’avoir accepter ma requêtes d’en d’aussi brefs délais. Votre entreprise porte tant d’espoirs et d’avenir qu’il ne peut que en être de même pour cette fondation qui pense aux plus fragiles.

Le ton se voulait sincère, admiratif et reconnaissant. Mais il y avait une deuxième lecture, celle de l’investisseur qui espérait bien un retour sur investissement positif et celle de l’homme qui n’ose dire qu’il considère sa nièce folle, mais le pense. Bref, c’était une couche de miel avant de poser des conditions.

Mickael - Je vous présente ma nièce, Rose Pritzker.

Voyant qu’elle ne réagit pas, il l’interpella un peu plus fermement, ce qui la fit sursauter. Rose releva la tête sur le couple. Elle ne reconnu pas l’homme, pas la même teinte de cheveux, pas le même contexte, elle échoua à faire l’association. Son oncle l’invita d’un signe à se présenter.

Rose - Rose Pritzker.

Le ton monotone de la jeune femme ne trompait pas sur son état de détresse. Enfin, pour qui la connaissait et qui était perceptif pour cela. Pas comme son oncle quoi. Lui il vint plutôt excuser la fatigue de sa pauvre nièce qui commençait à voir des choses invisibles. Elle leva les yeux au ciel, une terrible envie de lui hurler dessus et de lui dire qu’il était juste pas apte à voir. Son regard se posa sur le médecin et un long frisson dont elle ne put déterminer l’origine lui parcourra l’échine. Cela sentait l’embrouille.

Le couple vit enfin le taxi arriver et se prépara au pire mais déjà, toutes les personnes qui en sortirent semblaient pouvoir marcher seules, ç'était bon signe. Frenchip se tint un peu en retrait derrière Kelly : ç'était à elle de briller en ce moment. Elle avala sa salive et les regarda s'approcher avant de les saluer poliement à son tour.

Mickel - Madame Rocksmith. Je suis enchanté de vous rencontrer enfin en personne. Mickael Pritzker.

Enchantée également monsieur Pritzker, j'aurai aimé vous rencontrer en des circonstances plus joyeuses mais je suis ravie tout de même.

Son sourire était calculé, la politesse aussi. En fait elle avait horreur des hommes d'affaire mais se montrait digne et fière, pour son entreprise, pour les efforts consentis, pour son rêve.

Mickael - Et vous devez être le Docteur Rocksmith. Enchanté.

Enchanté monsieur Pritzker. Je n'ai entendu que du bien de vous.

Frenchip s'assura d'exercer une pression similaire à celle de l'homme puis eut une forte envie de gel hydroalcoolique mais n'en fit évidemment pas mention.

Tout deux restèrent de marbre lorsque monsieur Pritzker leur fit part que l'entreprise et la fondation étaient porteuses d'espoirs, se contentant de sourire et de hocher la tête poliment. Leur attention était surtout portée sur Rose et ils voulaient savoir quel était son état, si ils allaient pouvoir l'aider et, rêve de fou sans doute, si elle était mage.

Mickael - Je vous présente ma nièce, Rose Pritzker.

Et là Frenchip reconnut la pimbêche de navy pier. Il ne put s'empêcher de tressaillir avant de porter un léger coup de coude à Kelly et de lui dire " c'est une des nôtres" en langage des signes amérindiens. Aussitôt, le couple fut soulagé et se détendit, si bien que ça devait se voir, mais ça pouvait aussi être pris pour de l'attendrissement. De toute façon, elle avait l'air dans ses pensées et l'oncle était trop occupé à la réveiller pour s'en rendre compte.

Rose - Rose Pritzker.

Enchantée madame Pritzker.

Enchanté également Madame. puis il essaya de se souvenir du ton qu'il avait à Navy pier avant de continuer Une règle d'or ici : Vous. N'êtes. Pas. Folle. Fragile ou désorientée j'accepte, mais je refuse qu'on dise de vous que vous êtes folle. Chacun a un grain de folie et c'est une bonne chose.

Il espérait que le "vous n'êtes pas folle" lui rappelle le "tu n'es pas folle" de Navy pier mais ne se faisait pas d'illusions. De son côté, Kelly essaya de sauver les meubles et de rassurer l'oncle

Les psychiatres ! Si il y a des fous sur cette terre, ils sont dans l'orchestre. Mais je vous assure qu'il est le meilleur. Je vous garantis le moins de médicaments possible et la plus grande attention. Nous traiterons votre nièce comme si elle faisait partie de la famille, pas vrai Frenchip ?

Tout à fait. Vous avez ma parole que je ferai au mieux pour que madame passe un agréable séjour parmi nous et vous revienne bien disposée.

Puis-je vous offrir un café ? Frenchip voudra certainement s'entretenir seul à seul avec madame.

En effet, c'est surtout la version du patient qui m'intéresse, même si je fais grand cas de votre opinion monsieur, soyez en certain. Kelly me racontera votre entrevue si vous n'avez pas le temps de rester. Quand à nous, madame Pritzker, si vous voulez bien me suivre...?

Mickael ne se départit pas de son attitude, reconnaissant tout de même la retenue du couple. Mais il y appliqua plutôt à l’écart de leurs origines. Il était né riche et faisait fructifier quelque chose de déjà créé, ces petits jeunes n’avaient visiblement pas tout cela. Son expression resta inchangé à leur échange muet, alors que Rose eut un frisson intensifié. Et ils se montrèrent plus bavards à l’attention de Rose que Mickael poussa gentiment vers eux, lui retirant sa capuche. Elle jeta un regard noir au gars qui lui disait qu’elle n’était pas folle. Elle le savait, on lui avait déjà dit. Mickael écouta Kelly, tranquillement.

Mickael – Merci. C’est bien pour cela que j’ai choisi cette institution.

Ici, il pouvait encore être supérieur même à ces médecins. L’autre qu’il connaissait était bien trop prestigieux pour ne pas lui permettre cette emprise. Il hocha la tête.

Mickael – C’est si gentiment proposé que je ne peux refuser.

Un sourire égal alors qu’il se demandait quand même quel poids les paroles d’un fou avaient comme valeurs. Puis il se laissa guider par la cheffe des lieux alors que Rose resta avec Frenchip.

Rose - Je ne suis pas folle. Il s’inquiète juste comme un idiot.

Le ton était cinglant, son oncle était devenu détestable. Donc elle suivit ce médecin qui allait probablement donner des paroles de réconfort sans en penser une miette. Et ça allait continuer ainsi jusqu’à ce que ça passe. Y a bien un moment où l’oncle et son père allaient oublié la raison ou la considérer réparée. Elle revira son regard sur le téléphone. On ne le lui avait pas retiré et elle comptait bien le garder. Envoyant des messages à ses amis, sur les cours, dénigrer le « beau » médecin. Parce qu’elles croyaient qu’elle était aller voir un docteur sexy ? Cela l’agaça et elle finit par ranger son téléphone.

Rose – Combien de temps vous allez me garder pour que mon oncle soit content ?

Vrai question, parce que pour elle tout était question d’argent. Et son oncle c’était de l’argent qu’il avait et qui lui avait permis ce tour de force. Donc tout était dans plaire à l’adulte responsable, elle, elle n’importait pas et elle le savait.

Frenchip soupira profondément : elle n'avait pas l'air d'avoir changé. Très bien, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il lui adressa son plus beau sourire et se contenta de dire la vérité, expliquant calmement ce qu'il avait à proposer :

ça ne dépend que de vous. Je peux vous apprendre à vous faire discrète et à surmonter le choc émotionnel des attaques mais je ne peux pas travailler plus vite que vous et je n'essayerai pas de raisonner votre oncle vis à vis de son manque de... Vision... Sous peine de finir de l'autre côté du tableau également... Comprenez bien que je n'en ai pas envie.

Puis il se servit un café et proposa un chocolat chaud à Rose, se souvenant de ce qu'elle avait pris à Navy Pier et ne se donnant même pas la peine de lui demander. Puis il huma son café avec bonheur, celui là au moins il ne risquait pas de l'abandonner : du rainforest alliance et pas de leçons de vie à donner dans son bureau, du moins pas encore. Rose était une adulte et ç'était bien difficile à gérer, un adulte. Au moins avec les enfants on avait le bénéfice de la stature et de l'expérience. Les adultes étaient plus capricieux et moins réceptifs en général. Tant pis, il fallait faire avec. Au moins l'institution ne risquait rien vis à vis des autres mages et voyants présents et tous se comprendraient plus ou moins, à part les barrières mentales comme la richesse ou l'éducation.

Je suppose que je ne suis qu'un détail pour vous, madame, mais nous nous sommes déjà rencontrés. A Navy Pier. Un genre de cowboy qui avait du mal à discerner sa gauche et sa droite ainsi qu'à trouver son identité, ça ne vous dit rien ? J'ai muri depuis.

Il ne s'attendait pas à des retrouvailles heureuses mais il estimait avoir le devoir d'être honnête avec sa patiente. Rien de pire dans une relation que les secrets et les mensonges. Mais bon, ç'était mal parti la première fois et ç'était mal parti également la seconde, le jeune homme ne s'attendait pas à un miracle, au moins ç'était une mage et l'institution qu'ils s'étaient donnés tant de mal à bâtir Kelly et lui ne risquait rien. Et surtout, le plus important : il allait pouvoir l'aider, même si elle aurait préféré être ailleurs. Personne n'avait vraiment le choix dans la situation actuelle aussi tout le monde devrait mettre de l'eau dans son vin.

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Kelly, de son côté, ne passait pas un meilleur moment mais se montrait forte. Elle invita l'homme à s'installer dans le salon et lui proposa un café avant de s'installer elle même. Elle imaginait Frenchip en train de retrouver une ancienne conquête et pour la première fois, elle était jalouse, elle aurait bien voulu qu'il soit à ses côtés plutôt qu'avec elle et... ça ne lui ressemblait pas de penser comme ça, elle se repris et se dit que ç'était elle qui l'avait voulu après tout. Elle se concentra donc sur le parcours de Rose.

Si j'ai bien suivi ce que vous m'avez dit Rose souffre d'hallucinations, c'est bien cela ? Pouvez vous m'en dire plus ? Nous sommes tous là pour son bien et sommes tenus au secret professionnel, aussi rien de ce qui se dira ne sortira d'ici.

Rose tiqua… Attaques, manque de vision… Et il lui proposait directement un chocolat chaud sans lui demander. Mais clairement, il ne la prenait pas pour une enfant. Elle attrapa la tasse et l’huma. Un très léger sourire étira ses lèvres, ce breuvage serait plaisant. Puis le médecin se fit honnête et Rose le regarda bouche bée. Enfin la colère remonta, elle s’approcha de lui rapidement et vint lui donner une grosse claque dans sa face et de le prendre par le col.

Toi… À cause de toi je suis aller au truc là. Gîte. La pire idée.

Et il était très facile de savoir pourquoi. Il suffisait de regarder son comportement, elle venait de baffer un pauvre gars qui proposait son aide. Elle le lâcha, le poussa et prit place sur la première chaise ou fauteuil trouvé.

Tu as changé durant ces quelques mois… T’es réellement psy ou tu as réussi à le faire croire ?

Sa colère semblait soulagée par cette simple excès de violence. Elle reprit son chocolat chaud maltraité et partiellement renversé au sol. Elle en but quelques gorgées avec plaisir. Elle fixa son regard sur le « Docteur Rocksmith ». Il n’était plus blond, semblait à peine plus responsable. Mais au moins, elle n’allait pas être considéré folle. Donc c’était un mal pour un bien.

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De son côté Mickael se tenait droit. Il prit la tasse de café avec un remerciement chaleureux. Il lui sourit, un peu contrit, semblait presque gêner de devoir dire cela.

C’est cela. Je l’ai vu se battre contre je ne sais quelles créatures invisibles. Elle refuse d’admettre qu’elle a besoin d’aide. Mais son père m’a assuré qu’elle semblait plus faible, plus distraite depuis quelques mois.

Il cherchait à se montrer inquiet et bienveillant.

J’ai cru comprendre que votre structure était très axée sur le bien être. Donc j’espère vraiment que vous pourrez l’aider.

Il but de son café, le faisant tournée distraitement.

Je suis vraiment désolé de vous imposer cela, je n’aime pas trop demander de tels services à une collaboration aussi jeune.

C’était vrai, mais surtout parce qu’il ignorait à quel point il pouvait imposer ses conditions avant de les prendre à rebrousse poil. Donc la collaboration récente à travers des investissements sans rencontre officielle le gênait. Et avoir cela comme première rencontre était gênant. Est ce que cela allait faire échouer quelque chose à l’avenir ? À quel point les Rocksmith allaient user de la maladie de sa nièce contre lui ? C’était un paris risqué, donc il se montrait prudent, très mielleux.

Frenchip avait beau s'attendre à tout de la part de Rose, il ne s'attendais pas à se faire agresser, ce qui le vit sursauter, lâcher une larme et renverser son café. Il comprenait déjà ce qui s'était passé : elle avait due être aussi malpolie avec l'être supérieur qu'elle l'était avec lui. Il se caressa la joue un moment, pensif, avant de se servir un autre café, le premier ayant été renversé lors de l'agression.

Il suffit pourtant d'être humble et poli au gite pour avoir accès à monts et merveilles...

Il tiqua un peu plus sévèrement quand il se fit accuser de ne pas être un vrai docteur mais resta calme, comprenant les doutes de la dame après la mésaventure qu'elle avait du subir au gite. L'idée de vêxer l'être supérieur lui arracha un frisson. Lui si gentil et adorable, qu'est ce qu'elle avait bien pu faire pour passer un mauvais moment au gite ? Enfin bon, ce n'était pas le sujet.

J'ai un doctorat en psychiatrie et un autre en économie sociale et familiale. Kelly aussi a un doctorat en psychiatrie Ainsi qu'un master en nouvelle technologies et un master en management. Tu connais Techsmith ? C'est elle.

Puis il laissa une pensée s'échapper : Kelly, qui était toute seule avec cet homme d'affaires au discours bien trop mielleux à son goût. Il espérait qu'elle s'en sorte et qu'elle arrive à le rassurer. Puis il revint vers Rose et essaya de sourire, un peu perdu de s'être fait attaquer par un être humain. Puis il choisit de la tutoyer comme elle le tutoyait

Ici il n'y a que des mages et des voyants, t'as eu de la chance dans ton malheur, personne ici ne va te prendre pour une folle et tu pourras t'entraîner à te faire discrète à ta guise, si tel est ton désir. Kelly doit raconter à ton oncle qu'on ne guérit pas totalement de cette pathologie mais qu'on peut apprendre à vivre avec, ou quelque chose du genre. Aussi nous allons faire de notre mieux pour te garantir un avenir plus serein.

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Kelly sourit, ç'était bien le comportement d'un mage qui était décrit par l'oncle de la patiente et ça la rassurait. PAs qu'elle doutait de Frenchip, mais elle trouvait ce cadeau du ciel un peu énorme pour être vrai. Elle avait envie de hurler sa joie et put se relaxer, consciente qu'elle était passé par une belle porte.

De plus en plus de gens développent cette pathologie, je rois savoir à quoi nous avons affaire et je suis confiante pour votre nièce. On en guérit pas totalement mais on peut très bien apprendre à vivre avec.

"J’ai cru comprendre que votre structure était très axée sur le bien être. Donc j’espère vraiment que vous pourrez l’aider."

En effet, nous privilégions le repos du corps et de l'esprit et dans les cas les plus grave, nous apprenons aux gens à vivre avec leur maladie. La psychiatrie n'est pas une science exacte et on nous apprend à l'école qu'entre la théorie et le patient, c'est le patient qui a raison. Aussi je ne peux vous garantir qu'elle sera complètement guérie mais je peux vous assurer au moins qu'elle vivre mieux et plus sereinement.

"Je suis vraiment désolé de vous imposer cela, je n’aime pas trop demander de tels services à une collaboration aussi jeune."

Rassurez vous : Frenchip et moi vivons dans le but d'aider des cas tels que Rose à aller mieux. C'est là notre but dans la vie et notre vraie passion. Ce "service" ne met pas à mal notre collaboration et je vous assure que je suis disposée à travailler avec vous.

ç'était faux, bien sûr, elle avait horreur des hommes d'affaires, mais mielleux pour mielleux, elle tenait à garder de bonnes relations avec son "partenaire" tant que Rose avait besoin d'aide. Aussi, elle se montrait compréhensive et ouverte.

J'insiste une nouvelle fois : on ne guérit pas totalement de cette pathologie mais on peut apprendre à vivre avec, je vous garantis que nous allons faire tout notre possible pour faciliter la vie de Rose et lui assurer un avenir plus serein.

Humble et poli, elle. Elle eut un rire désabusé, nerveux. Puis elle le fixa, glaciale.

Est ce que j’ai l’air humble et polie ? Cheyenne.

Elle n’avait même pas pris la peine de retenir son prénom. Le nom de famille donné, elle verrait plus tard si elle en use ou non. Il balança tout leurs diplômes. Et elle se dit qu’elle bataillait déjà pour en avoir un à coup de pot de vin… Elle but une gorgée sachant pertinemment qu’elle allait être trop expressive sinon.

Techsmith. C’est là où mon oncle a investi des milliers si ce n’est des millions dedans ses derniers mois. Apparemment ça fait beaucoup de profits. Il en est content. Je crois que son dernier investissement d’importance lui avait fait perdre quelque dizaines de millions de dollar.

La décence ? Cela n’existait pas chez eux visiblement. Elle parlait de ces sommes importantes comme si cela n’était qu’une bagatelle, rien de faramineux. Elle essaya de fixer son regard sur le Cheyenne qui n’était plus blond.

Mais passons, ces histoires d’investissements ne concerne pas ma situation actuelle.

Elle laissa un blanc durant lequel elle soupira.

Enfin si vu que vous avez fait un hôpital psychiatrique en bonus. J’espère que c’est pas juste pour jouer au docteur.

Regard presque assassin qui disparu à l’évocation que tous étaient mages ou du moins voyait la Magie. Ses épaules s’étaient légèrement affaissée, la tension qui rendait sa position raide disparu. Cette nouvelle lui faisait plaisir et elle alla caché un léger sourire dans sa tasse.

Donc t’es passé au héros de fêtes foraines au héros de ceux que la société à enfermer et traiter à coup de médocs alors que cela ne changeait pas le problème de fond vu que tu m’as dit que c’était les Minimes qui enrageaient les gens, en plus d’être clairement dégueulasse à voir.

Elle essayait d’user d’un ton détaché, mais une pointe d’admiration ne pouvait que filtrer. En quelques mois ce type avait évolué ou plutôt elle apprenait son parcours. Parce que à Navy Pier il avait déjà dû entamer nombre de choses pour en être là aujourd’hui. On devient pas médecin en quelques mois et elle le savait parfaitement.

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La confiance de Kelly au background commun fut quelque chose que Mickael apprécia. Il hocha la tête. La famille était suffisamment étendue pour que Rose ne soit pas la première à nécessiter de tels soin. Elle était juste parmi les plus jeunes à sa connaissance. Son sourire un peu gêner ne quitta pas ses lèvres jusqu’à ce que Kelly ne donna l’assurance de permettre à Rose de vivre sereinement. Là, un sourire plus doux vint le remplacer, un sourire de gratitude à peine forcé. Cela restait sa nièce, il l’aimait.

Merci infiniment. Pour elle.. Elle veut probablement retourner en cours, finir ses études. Mais j’ai confiance en votre aptitude à la garder autant que nécessaire.

Sous entendu, mais pas trop longtemps, refaire une année sans une justification solide montrait une fragilité. Et si c’était pour un internement en psychiatrie, elle n’allait pas pouvoir faire grand-chose de sa vie, du moins parmi les ultra riches. Mais cette structure nouvelle, peut être peu influencée et loin de Chicago allait déjà aider à protéger un tel secret.

Vous pouvez compter sur mon soutien Madame Rocksmith.

Il ne comptait pas vendre tant qu’il y gagnerai. Et pour ce service accepté dans un délai si court, il accepterait même de perdre un peu. Tant qu’il y gagnait plus qu’il n’y perdait et sans trop de casse.

Je comprends. Merci de votre sincérité.

La tasse de café fut achevée et posée avec délicatesse sur la table devant lui. Il réajusta les manches de sa chemise. Leur entretien arrivait sur sa fin.

Frenchip écouta parler de millions de dollars et roula des yeux, geste involontaire mais criant de vérité : il détestait ces gens qui ne connaissaient rien au travail honnête Mais tiraient les ficelles du monde. C'était pour lui un des grands point faibles de cette société : les puissants de ce monde ignoraient tout du vrai travail, celui de cumuler deux CDD pour élever 3 gosses par exemple. Mais bon, l'heure n'étais pas au sermon et il était convaincu que ses convictions tomberaient dans l'oreille d'une sourde aussi il se tut et il était ravi qu'on revienne au sujet qu'il imaginait le préféré de la jeune femme : elle même.

Il leva un sourcil quand aux espérences qu'il ne soit pas là pour jouer au docteur. Un doctorat c'est des années et des années de travail acharné, dans des conditions précaires, ç'était des années qu'il chérissait pour les avoir accompli mais il n'était pas certain qu'il le ferait maintenant : trop de contraintes et trop de théorie. Frenchip était d'un naturel coulant mais il y avait deux xhoses qu'il vallait mieux être bien armé pour attaquer : Kelly et l'honnêteté de son travail. Il mettait tout son coeur dans tout ce qu'il faisait, aussi les critiques faciles et sans fondement avaient tendance à le piquer à vif, mais cette fois encore il n'en fit rien, conscient d'avoir pris un mauvais départ avec la bourge.

Puis vint une pointe d'admiration, qu'il prit comme une bouffée d'oxygène tout en rosissant légèrement des joues, toujours heureux de prendre un compliment, aussi subtil soit-il. Il reprit son sourire habituel et but une gorgée de son café avant de répondre.

Héros est un bien grand mot mais en deux mots comme en mille oui, je fais de mon mieux pour rendre le monde meilleur. Je pense sincèrement que si tout le monde faisait sa part il ferait bon vivre ici bas.

Il reprit une gorgée de son café, admira quelques instants les remous dans le liquide avant de porter à nouveau son regard sur Rose.

Le dossier est en cours pour favoriser le "traitement" à base de cures de cette "pathologie". Je t'assure que j'aimerai pouvoir ouvrir les yeux des masses mais la réalité à une facheuse tendance à gommer les traces de la magie, aussi j'en suis réduit à la qualifier de pathologie et de préconiser un traitement non médicamenteux. Une chance que Kelly et mois ayons fini major de promo. Enfin chance, on a bossé pour en arriver là mais la morale de l'histoire c'est qu'à défaut de sauver le monde, nous allons au moins sauver nos congénères.

Il termina son café d'une traite, alors que ç'était un grand mug, puis s'en servit un autre, se disant qu'il était temps de répondre officiellement aux questions de Rose.

En bref, je ne peux pas travailler plus vite que toi mais tu n'es pas notre otage, Kelly a été très claire à ce sujet envers ton oncle il n'est pas question de te priver de liberté. Toronto est une belle ville et tu devrait, à mon humble avis, profiter de cette occasion pour faire un peu de tourisme. Nous comptons te garder aussi longtemps que tu le désirera mais au moins deux semaines pour justifier d'un travail avec toi, ton oncle ne te verra jamais comme saine et il est important de le rassurer comme de t'aider, pour ton propre bien.à part ça, tu es seule maîtresse de ton destin en ce qui me concerne. J'espère que ces conditions te conviennent, c'est tout ce que j'ai pu obtenir de notre triste société, malheureusement.

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Kelly garda son sourire et écouta les inquiétudes de l'oncle avec le plus grand respect, consciente que la situation devait être difficile pour lui, en tant qu'oncle, ce qui le remontait dans son estime.

NE vous inquiétez pas, nous faisons de notre mieux pour faire reconnaître cette pathologie et préconiser un traitement doux, sans médicaments. Comme ils sont prodigieusement innéficaces, de toute façon, inutile de rajouter de la pression et des contraintes aux patients. J'estime qu'il faut deux semaines pour la rendre plus forte que ces "monstres" Et lui permettre de vivre son délire plus sereinement. Mais c'est son monde, comme le notre ne possède pas de monstres. Je suis navrée d'insister mais elle gardera le besoin de se défendre de ces agresseurs. Nous allons l'accompagner pour que la lutte soit plus facile et qu'elle puisse réintégrer la société le plus vite possible. Ses études ne devraient pas en pâtir. Par ailleurs, elle sera cernée de docteurs qui se feront une joie de lui offrir de cours particuliers si le besoin s'en fait sentir. Nous allons contacter son école pour être certain qu'elle ne prenne aucun retard, peut être instaurer un système de visioconférences... Soyez sans crainte, nous avons conscience de l'ampleur du problème et visons à en corriger tout les symptômes.

Puis elle termina son café, consciente qu'elle lui avait tenu la jambe avec son monologue mais elle ne voulait pas qu'il se fasse d'illusions ou reparte insatisfait. Aussi mielleux qu'il était, il avait fait des démarches pour assurer l'avenir de sa nièce et ce seul fait rachetait ce qu'il était aux yeux de la jeune femme. Un homme d'affaires oui, mais il n'avait pas perdu son âme.

Frenchip a probablement terminé, voulez vous revoir votre nièce avant de partir ? C'est long, deux semaines.

Rose évita de regarder Frenchip. Au moins le temps de réussir à lisser toutes émotions de son visage. Il se teintait rarement comme une tomate, mais ces derniers temps son visage avait la fâcheuse manie de montrer ses vraies émotions. Ce qui était gênant. Major de promo, là le regard bleu se reposa sur lui avec une surprise affichée. Le Cheyenne bizarre qui jouait au héros dans une fête foraine était major de sa promotion ? Que Dieu lui vienne en garde. Elle l’écouta, son visage redevenant neutre quand il se mit à parler d’elle. C’était si facile de ne rien montrer quand les deux parties savaient de quoi cela retournait au fond. Et même si elle se comportait ainsi, elle était loin d’être narcissique.

- Je n’ai pas vraiment d’autres choix que d’être d’accord...

Parce que comme il avait dit, avec une telle présentation sa famille n ‘allait jamais la considérer saine. Mais tant que cela pouvait être caché au commun des mortels elle devait pouvoir vivre de manière inchangée. Elle acheva son chocolat chaud et repoussa sa tasse. Elle posa son menton dans sa paume et se mit à regarder un point fixe quelconque qui ne fut pas le docteur.

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L’oncle écouta patiemment le monologue. Une certaine tristesse au fin fond de ses iris, il se leva l’expression la plus reconnaissante possible sans sembler misérable plaquée au visage tel un masque. La famille allait protéger leur enfant, mais la famille n’était pas toujours unie et avait des ennemis à l’extérieur. Des mesures allaient être nécessaire.

- Comme cela peut être extrêmement court. Le temps passe parfois extrêmement vite. Nous aurions dû voir sa détresse bien plus tôt.

Mais même si la famille se regroupait régulièrement cela restait au mieux une fois par trimestre et avec facilement 100 personnes, il était difficile dans ses conditions de faire vraiment attention.

- C’est une jeune femme fière. J’espère qu’elle acceptera votre aide.

Enfin, ils étaient tous fiers et arrogants, à croire que cela allait avec le package richissime.

Guidez moi je vous prie.

Il était à peu près sûr de mal se faire voir mais bon. Si elle avait proposé c’était que pour elle c’était important. Donc il suivit Kelly, poliment, son regard surtout sur les alentours, admirant le parc et les différentes essences végétales qu’il possédait. Il se demandait s’il y avait des érables, après tous c’était presque un totem au Canada. C’était bien une feuille d’érable sur leur drapeau, n’est ce pas ? Il arriva dans la salle où sa nièce et le docteur Rocksmith avaient parlé autour d’une boisson chaude.

- Mickael – ça va aller Rose. Crois moi.

Il eut le droit à un regard dédaigneux.

- Rose – J’aurai cru que tu aurais filer dès que tu aurais finis avec la dame. Et ça ira mieux quand tu m’auras redonné mes cartes de crédits.

Elle le fixa avec une colère certaine, mais c’était ainsi depuis quelques jours. Il poussa un léger soupir.

– Mickael – Je peux t’en rendre une, la banque a mis un plafond. Pas de sortie shopping à 2000 dollars. C’est le maximum que tu puisses sortir par mois jusqu’à ce que l’on considère que tu puisses gérer ton compte en banque.
- Rose – Va te faire voir Mickael.

Qu’elle répondit en tendant sa main pour récupérer sa carte. Il la lui tendit.

- Mickael – Fais attention à toi petite fleur

À ce surnom affectif dû au fait que ses parents la considérait précieusement parce qu’ils avaient eu des difficulté à procréer, Rose tendit son majeur. Chose à laquelle il sembla complètement insensible. Mickael se tourna vers le couple avec un grand sourire.

- Mickael – Monsieur et Madame Rocksmith, merci beaucoup pour votre temps. Je vous confie ma nièce.

Il les salua respectueusement avant de quitter les lieux, guider ou non. Le taxi l’attendait encore.

Kelly sourit à la mention que Rose était une jeune femme fière, elle ne s'imaginait pas du tout à qui elle aurait à faire aussi elle se contenta d'acquiescer prudemment, accompagnant l'homme au bureau de Frenchip. Elle était pressée de retrouver l'amour de sa vie et de rencontrer Rose plus en détail, se demandant si ç'était une ancienne conquête de son époux. Frappant délictement à la porte, Elle attendit un "oui" de Frenchip avant d'entrer.

Justement, nous allions vous rejoindre. Je suppose que vous voudrez un moment entre vous ?

La couple Rocksmith laissa la famille Pritzker faire ses au revoir mais ils ne purent s'empêcher d'échanger un regard interloqué quand il fut question des cartes de crédit et surtout de la somme. Kelly et Frenchip étaient habitués à la vie à la dure, aussi, bien qu'ils soient à présent riches, ils étaient restés frugaux, ne dépensant que le nécessaire et fabriquant le reste de leurs propres mains. En fait, le plus clair de leur dépenses allait dans la fondation et son développement. Frenchip tendis un café à Kelly en lui suggérant du regard de ne rien dire, ce à quoi la jeune femme répondit par un regard perdu. Elle ne s'attendait pas à ce que son mari ait quelqu'un de ce genre dans ces relations. Le jeune homme répondit en langage des signes cheyenne le signe de l'accident, après quoi il lui offrit un café dans son mug préféré.

Nouveau choc quand la jeune femme leva son majeur à son oncle. Décidément, cette jeune femme n'était pas facile et il faudrait se montrer prudents avec elle. Jamais au grand jamais il n'auraient osé manquer de respect de la sorte à un membre de leur famille, que ça soit Roxanne, Chayton, Laxy ou n'importe qui. N'importe qui en fait, même les inconnus ou leurs ennemis. Ils étaient d'une nature très respectueuse et une telle envolée n'arrivait jamais à Sahiyena, qui était quand même un village très paisible.

Ne sachant que faire, ni l'un ni l'autre ne réagit vraiment, à part le mouvement de recul accompagnant le choc. Puis l'oncle fit ses adieux à la famille Rocksmith comme si rien de tout cela ne s'était passé, un grand sourire aux lévres. KElly prit quelques instants pour se recomposer avant de répondre, sur un ton gêné mais jovial.

Merci pour votre confiance ! Nous prendrons grand soin de votre nièce et ne tarderons pas à vous la rendre.

Comme elle dit. Bon retour à vous et merci pour votre confiance.

Kelly raccompagna son hôte, laissant Frenchip et Rose seuls quelques mintes, durant lesquelles il se concentra de tout son coeur sur son café pour éviter de devoir parler à Rose, pas certain que ses émotions ne transparaissent pas dans sa voix. Puis Kelly revint et se dépêcha de poser LA question qui la taraudait.

Alors, si c'est pas indiscret, vous vous connaissez d'où ?

Navy Pier, la dame qui m'a payé un café que j'ai refilé à un inconnu. JE t'ai raconté cette histoire il me semble.

Kelly se posa quelques secondes, but un grand coup de café et manqua de s'atouffer quand ça fit tilt dans sa tête. En effet il lui avait raconté et ça l'avait marquée.

Je vois. Eh bien Rose, bienvennue chez nous. ça sera aussi chez toi pendant environ deux semaines. J'espère que vous vous plairez ici et que Frenchip vous fera une meilleure impression que la dernière fois. C'est un showman mais c'est un amour.

Merci mon coeur.

Inutile de nier une vérité qui lui faisait plaisir. Oui, il était un showman, prenant la pose pour attaquer et se défendre et cherchant généralement à se mettre en valeur. Il n'en avait aucune honte, surtout vu que ç'était toujours fait dans le respect.

Certains de nos pensionnaires sont tellement bien ici qu'ils décident de s'installer durablement, c'est le cas en général des voyants. Je sais que tu es ici malgré toi mais je te demande humblement de profiter de ton séjour et d'essayer de voir le liseret argenté du nuage.

Peut-on se tutoyer ? Voulez vous un rafraichissement, choisir votre chambre peut-être ?

Rose passa le plus clair du temps suivant le départ de son oncle sur son téléphone. Si Frenchip n’avait rien à lui dire, elle n’avait rien à lui répondre. Et quand sa femme revint, ils réussirent à faire la conversation tout seul. Mais leurs niaiseries attira son attention et une mine de dégoût.

- Commencez pas les niaiseries, c’est répugnant.

Et cela lui rappelait ses parents. Ce couple s’adorait et pouvait passer des heures à être à qui mieux mieux pour complimenter son conjoint. Elle se leva.

- Tu peux me tutoyer

Elle refusa de s’étendre plus avant. Elle était en réalité peu expressive sur ce qu’elle ressentait vraiment. La légère tristesse d’être loin de ses parents sans que cela relève de sa propre volonté, la peur d’être considérée folle était toujours lovée dans ses entrailles. Nous, c’était que du dégoût et le néant qui s’exprimait.

- Qu’est ce que vous avez comme chambre ? Salle de bain individuelle ?

Son confort, elle voulait être confortable. Juste pour se planquer sous une couette et attendre que les jours passent. Deux semaines, cela allaient être terriblement long. Elle essayait de faire au mieux pour affronter ces Minimes, parce que Frenchip lui avait dit que c’était eux qui rendaient les gens agressif. Et que c’était mieux de ne pas se faire agressée. Mais se retrouver là… C’était trop pour elle. Enfin, le lieu était mieux que le Gîte. Elle ouvrit la porte sur cette pensée. Sans Magie, heureusement pour elle, la porte s’ouvrit sur le couloir. Un dernier regard dans la direction du couple.

- Et je quitte les lieux dès que le coût de mon internement me semblera justifié. Je n’ai pas l’intention de rester.

Hors de question de rester là ou dans quelque chose de proche de ce couple qui ne lui avait pas fait une si bonne impression. Déjà parce que trop de similitudes risquaient de créer un attachement et de deux parce que sa fierté lui dictait d’être ainsi à rejeter leur aide.

Kelly fut profondément choquée que son comportement envers son cher et tendre soit qualifié de niaiseries. Elle voulait lui répondre mais se retint : il fallait être sage avec la fille d'un investisseur. A la place, elle but son café d'une traite et s'en resservit un à la manière de ces alcooliques qui versent dès que leur verre est vide. La remarque n'avait pas plu à Frenchip non plus, mais il y avait tellement de choses qui ne lui avaient pas plu aujourd'hui, à commencer par la giffle, qu'il n'était plus à ça près.

Au moins elle pouvait la tutoyer. Le vouvoiement n'était pas le sport préféré du couple Rocksmith, comme tout ce qui est mielleux et -souvent- faux. Elle n'avait toujours pas digéré la remarque sur les niaiseries qu'il fallait déjà reprendre la parole. Mais au moins ç'était pour un des poits forts de l'établissement.

Douches et toilettes individuelles, seuls les repas sont pris en commun dans le réfectoire. Mais là encore il y a moyen de s'arranger pour prendre un sandwich et retourner dans sa chambre.

Frenchip soupira : il allait avoir du mal à l'aider, celle là, et si en plus maintenant elle savait qu'elle pouvais aussi éviter les repas, elle serait dure à saisir. Mais il n'abandonnerait pas. Rose était sa "patiente" et il comptait bien tirer parti de ces deux semaines pour lui apprendre à vivre de façon plus confortable, mais ça ne se ferait pas malgré elle. Il allait inciter mais pas imposer. Autant dire qu'il y avait peu de chances d'être productif avec elle.

Et Rose remit un coup sur le fait qu'elle ne désirait que partir. Frenchip avait envie de la secouer pour faire sortir cette maudite fierté qui devait être un handicap plus qu'une force mais se tint droit et respectueux, allant même dans son sens.

Bien sûr. Nous ne pouvons que te proposer, pas t'imposer des choses. J'espère seulement pouvoir t'apprendre un ou deux tours, comme la plongée qui t'es inconnue je suppose.

Rose écouta, attentive. Hors de question de manger des sandwichs, elle allait venir au réfectoire. Mais peu oserait l’approcher, elle le savait. Surtout avec la levée de boucliers qu’elle était en train de faire. Donc bon, elle serra les points quand au lieu de guider la bourge vers une chambre Frenchip parla d’apprentissage, de plongée. Elle ignorait qu’il y avait de quoi faire de la plongée sous marine à Toronto. Elle arqua un sourcil en reposant son regard sur le médecin. Elle hésita sur sa réponse, avant de pousser un soupire.

- On verra si faire de la plongée m’intéresse un autre jour. Là, je veux dormir si vous permettez.

Elle était épuisée ou plutôt elle se savait sur le point de craquer. Donc si elle pouvait être seule, c’était pour le mieux. Et la tension renouvelée dans son corps trahissait à tous les regards qu’elle n’était pas si bien que ce qu’elle essayait de faire croire. Elle passa côté couloir, signalant que là elle partait. Alors l’un ou l’autre devait se bouger pour la guider. Elle profita d’un bref instant pour se servir de son téléphone comme un miroir histoire de voir son expression. Elle le fixa un long moment, son écran allumé sur son écran de verrouillage, un chat. Mais sentant dans son dos que l’un d’eux au moins devait l’avoir rejoins, elle le refit passer au noir. Pourtant elle le garda dans la main.

Elle se laissa guider jusqu’à une chambre, qui fut finalement choisie au hasard. Pas comme si elle connaissait le lieu pour décider de quoi que ce soit. La seule chose qui fut choisie fut la fenêtre qui s’ouvrait vers l’ouest. Elle congédia au plus vite le couple pour rester enfermée dans sa chambre jusqu’à l’aube. À ce moment là, au réveil elle rangea ses valises, s’habilla avec élégance. Et vers 8h, elle rejoignit le réfectoire pour le petit dej. Elle s’installa à l’écart, le regard fixé sur son téléphone.

Frenchip n'eut même pas le temps de défendre la plongée magique que Rose prit congé dans le couloir. Les amants profitèrent de l'absence de Rose pour soupirer un grand coup et se lancer le même regard hagard. Pas une mince affaire, la Rose Pritzker. Ils chuchotèrent rapidement quelques mots :

Donc-euh.... Je crois que c'est le moment où on lui montre sa chambre. Ouais, clairement. Je sens que si elle nous lâche dans les doigts elle ne va jamais nous le pardonner.

Aperçu. Demain est un autre jour et je suis certain que la plongée est la clé pour résoudre bon nombre de ses problèmes. On verra demain.

Je t'aime. T'abandonne jamais. T'es vraiment un héros.

Mais vous en êtes un autre, très chère. Je t'aime.

Sur ces mots doux, ils suivirent Rose dans le couloir et l'accompagnèrent jusqu'au deuxième étage, où étaient situées les chambres. Par chance, il en restait qui donnaient vers l'Ouest et c'est ainsi que Frenchip et Kelly retournèrent dans leur partie privée pour une soirée pleine de "niaiseries".

Le lendemain matin, Frenchip entra un peu plus tard qu'à son habitude et choisit un petit pain au chocolat pas trop cuit pour accompagner son grand mug de café. Il chercha instinctivement la personne à l'écart et constata qu'il ne s'était pas trompé, ç'était bien Rose. Il s'approcha de sa table et lui glissa quelques mots.

Bonjour Rose. Ne t'inquiète pas je ne vais pas te déranger longtemps. Je tenais juste à te dire que la plongée que j'ai en tête consiste à sortir de son corps, qui dors alors, pour combattre les monstres sans bouger physiquement. Tu pourras prétendre méditer et ainsi passer inaperçue. Je te laisse à ton petit déjeuner. Viens me trouver plus tard si ça t'intéresse.

Le jeune homme n'attendis pas de réponse et alla s'installer près de Kelly, avec l'équipe Techsmith. La conversation allait bon train sur les prothèses bioniques, qui étaient le nouveau défi de l'entreprise. Mais Frenchip n'était pas concentré sur la conversation : il observait Rose pour jauger son état d'esprit.

Mon ange ?

Oui mon cœur ?

Clyde te propose de partir à la chasse ce weekend en Gaspésie.

Si j'ai réussi ce que je compte faire ça serait avec plaisir mon cher Clyde !

Tu te tracasses vraiment pour cette fille...

fierté mal placée, née avec une cuiller en or dans la bouche, persuadée que la forme vaut plus que le fond... Je la prends en pitié je t'avouerai. Pour moi elle passe à côté de sa vie.

C'est pour ça aussi que je t'aime, mon ange. Tu arrives à te soucier de n'importe qui. C'est beau. Je vais devoir aller à l'Arcologie aujourd'hui, les révolutions culturelles et sociétales vont pas s'inventer toutes seules. N'hésite pas à me contacter.

Et sur ces belles paroles, toute la communauté Techsmith disparut, laissant Frenchip seul à sa table.

Elle déjeuna sucré, chocolat chaud et viennoiseries. Elle ignora ceux qui hésitait à s’approcher en se concentrant sur son téléphone. Et ceux qui insistait en venant vers sa table eurent droit à un regard noir. Même Frenchip… Pourtant en le reconnaissant son expression s’adoucit un peu. Avant de froncer les sourcils ayant visiblement du mal à comprendre où il voulait en venir et comment une telle aberration pouvait être possible. Mais le Cheyenne repartit aussitôt et elle décida de se reconcentrer sur son téléphone et le cours qu’un « ami » avait envoyé.

Après avoir longuement lu le cours, elle retourna dans sa chambre où elle sortit de l’une de ses valises son matériel scolaire et de dessin. C’était pas son grand amour le travail, mais elle ne pouvait pas demander aux intellos en étant aussi loin. Et le prof en question allait refuser catégoriquement toute excuse sur un retard de rendu. Elle tenu ainsi trois heures, l’heure du déjeuner… Elle soupira et préféra se diriger dans le parc. Elle se trouva un banc et s’y posa, fermant les yeux, son téléphone dans les mains sur ses genoux. Elle se focalisa sur la solitude et le calme qu’un tel lieu lui procurait, comparé au bruit constant de la ville.

Rose devait maintenant décidé de ce qu’elle voulait faire de l’étrange proposition de Frenchip. Plonger pour combattre les monstres, en avait elle seulement envie ? Le moins elle se battait, le mieux elle se portait. Au final, essayer d’agir préventivement l’avait mené à l’asile. Donc n’était ce pas mieux de laisser courir et fuir ? Mais elle avait compris qu’elle les attirait comme un lampadaire attirait les insectes. Donc elle était complètement dans une impasse, pourtant les conseils de Frenchip n’étaient pas les meilleurs pour elle. Il avait conseillé le Gîte, elle y a passé la pire soirée de sa vie. Elle matérialisa un feu follet et le fit danser entre ses doigts. Il suivait la moindre de ses volontés sans que personne ne le voit. C’était réconfortant de voir qu’elle avait une emprise sur ce monde étrange qu’était la Magie, malgré la sensation de se faire broyer par elle à la moindre occasion. Elle referma sa main sur son feu follet qui disparut alors qu’elle avait pris sa décision. La bleue partit chercher Frenchip.

Impeccablement coiffée d’une tresse, habillé de vêtements adapté au sport et un maquillage léger, Rose trouva le médecin. Elle jaugea s’il était seul, accompagné de patients ou de personnes extérieures avant de se rapprocher de lui si c’était l’une des deux premières options.

- Cheyenne ! Je peux te parler ?

Seul à seul évidemment. Elle le regarda droit dans les yeux, son expression la plus neutre.

Après son petit déjeuner, Frenchip fit le tour des patients les plus timides pour s'assurer qu''ils allaient bien puis il s'installa dans son bureau pour plonger et "faire le ménage" au sein de la population de monstres, ce qui lui prit une bonne partie de la matinée. Ensuite, il y avait les dossiers à classer et mettre à jour. La paperasse ne le dérangeait pas même si ce n'était pas du tout son activité préférée. Ensuite, il répondit à ses messages, apparemment Kelly travaillait sur un œil bionique et les résultats étaient plus qu'encourageants. Fort bien.

Il fit ensuite le tour du parc, prenant soin des plantes qui en avaient besoin et s'attardant longuement dans le potager. Certes, il avaient du personnel pour tout ça, mais le couple Rocksmith veillait à superviser chacune des facettes de la fondation, veillant avec bienveillance sur toute l'arcologie et la fondation comme on veille sur ses enfants. Apparemment, les patates douces étaient arrivées à maturité et elles seraient les bienvenues à midi pour apporter un peu de renouveau dans les assiettes.

Toujours habillé de sa blouse, recouvrant ses habits cheyenne, le jeune homme s'attela ensuite à peindre de nouvelles cartes. La peinture était l'une de ses passions et il adorait donner vie à des morceaux de papier et parchemins. Aussi, ç'était sourire au lèvres qu'il était installé dans la salle commune, écoutant du daft punk et s'inspirant de temps à autre des clips pour réaliser des œuvres un peu plus cyberpunk qu'à son habitude. Lorsqu'il vit Rose arriver, il sourit, l'invita à s'installer à sa table et prit une grande gorgée de café.

Je suis tout à toi, en quoi puis-je t'être utile ?

Puis il prit une deuxième grande gorgée de café, s'efforçant de paraître détendu même si la gifle avait laissé une grande marque dans son cœur. Au moins elle paraissait mieux disposée que la veille et n'avait nullement l'air agressive.

Rose ne s’installa pas en face du Cheyenne. Sa résolution fondait comme neige au soleil. Limite, elle était déjà prête à reculer. Mais sa fierté mal placée exigeait qu’elle demanda quelque chose à Frenchip maintenant qu’elle s’était présentée à lui. Elle serra et desserra ses poings dans un geste de stress incontrôlé. Elle regarda autour d’eux histoire de s’assurer d’être vraiment seule à seul. Mais c’était avant tout un moyen de chercher quoi dire. Et elle ne pouvait pas retarder cette échéance pendant une éternité alors qu’elle était déjà là.

- Si un monstre apparaît, tu t’en charges c’est ça ?

Fallait bien trouver quelque chose à dire. Et puis la bleue ne voulait pas combattre. Les évènements récents ont fait qu’elle voulait à tout prix éviter cela pour se retrouver à nouveau dans cette situation gênante. C’était que sa fierté était très mal placée et refusait d’admettre l’existence de la Magie, malgré qu’ils en furent entouré chaque jour. Elle n’avait pas demandé à être mage et tout cela où elle n’avait aucun contrôle lui était extrêmement désagréable. Donc bon, elle allait continuer de jouer à la fière jusqu’à ce que son corps et ou son esprit craqua. Elle était têtue sur ce genre de chose qui impliquait au final sa santé physique et mentale. Elle fixa Frenchip, le fond de ses yeux en proie à la peur et au trouble alors qu’elle faisait tout pour garder un masque de neutralité.

- Et j’aurai besoin d’un ordinateur avec certains logiciels pour mes cours. Je peux vous en prendre un, mon oncle m’a empêchée de prendre mon PC portable.

Elle en aurait besoin pour achever son travail. Et c’était bien plus simple à demander que cette histoire de plongée. Ouaip, elle allait passer cette idée absurde sous silence. Elle n’avait aucune forme d’importance de toute façon.

Frenchip se posa quelques instants sur sa tasse de café, écoutant Rose poser sa question. C'est sûr qu'elle semblait détester la magie et les derniers évènements n'avaient pas dû arranger les choses.

C'est ça, j'ai fait le ménage ce matin déjà et si un autre se pointe faut pas hésiter à me le signaler, même si nous avons quelquies autres mages qui s'en occupent également.

Puis elle demanda un ordinateur pour suivre ses cours. C'était une bonne raison et de toute façon Frenchip ne voyait pas de raison de lui interdire l'accès au multimédia. Se levant et lmui faisant signe de le suivre, il se dirigea vers la salle informatique de l'institution et retira simplement un ordinateur portable de l'étagère. Apparemment le matériel était à disposition et sans surveillance, la confiance étant une règle d'or dans ces lieux.

C'est un Techsmith Rainbow Unicorn. Parfait pour faire des travaux, de la retouche vidéo et jouer à des jeux. Tu ne trouvera pas meilleur sur le marché. A part peut être le Starship Velociraptor Mais c'est bien trop puissant -et donc cher- pour en distribuer librement.

Faire la pub de techsmith, ç'était fait. Après tout, ce qu'il disait était vrai et la moindre des choses quand on demande un service c'est d'écouter les commentaires qui vont avec. Il repris une grande gorgée de café puis s'installa lui même sur un pc fixe Starship Velociraptor pour vérifier que le pc de Rose étrait bien reconnu par le réseau.

Tout est en règle... Je peux faire autre chose pour toi ?

Il a failli ajouter "la plongée, peut être ?" mais était bien trop poli pour lui enfoncer une idée dans la gosier. Surtout que la dame était à prendre avec des pincettes, il décida de prendre son temps et de la laisser aller à son rythme.

Bien, c’était lui et d’autres qui allait se charger des monstres. Elle en fut rassurée. Et ce fut difficile à cacher derrière un masque de neutralité. Mais fort heureusement sa requête pour un PC était entendue et déjà en train de s’accomplir. Elle suivit Frenchip dans les couloirs en essayant de retenir la route. Il allait lui falloir retrouver la dite pièce à ce moment là. Mais le Cheyenne lui tendit un PC portable sans plus de questions que cela. Et elle pouvait l’emmener ? Elle le prit avec le chargeur écoutant le speech de commercial d’une oreille. Pas comme si elle avait beaucoup d’autre choix y avait qua ça. Probablement parce que c’est les trucs de leur entreprise. Elle le tint avec précaution en regardant Frenchip faire.

- Tu sais étonnamment t’y faire avec la technologie, pas l’image que tu donnais y a six mois.

Au parc d’attraction de la jetée de Chicago où il avait joué au héros comme un débile. Elle le regarda dans les yeux, il avait une meilleur dégaine ainsi. Enfin, pas comme si elle allait le lui dire. Elle se recula d’un pas en commençant à partir.

- Non, ça ira...

Elle fit demi tour et entama son chemin de retour vers sa chambre.

- Merci

À peine un murmure qui quitta ses lèvres alors qu’elle quitta la pièce. Elle fila d’un pas décidé, à moins que ce soit fuyant. Difficile à dire tant elle avait l’habitude de maîtriser ses gestes selon l’attitude qu’elle considérait comme légitime. Donc elle se tenait droite, fière, mais ses pas était légèrement précipités, aidés par la tenue de sport mise pour cette histoire de plongée. Même si elle fuyait complètement cette discussion. Elle était pas la seule mage du lieu, elle allait être en sécurité sans avoir à se battre. Enfin, normalement...

Et le soir arriva. Frenchip enleva sa blouse et se dirigea vers le parc, katana en main. Les feuilles d'érable brunies jonchaient le sol et flottaient dans l'air, qui s'était enfin rafraichi. Consciencieusement, il prit sa posture et se mit à virevolter avec grace dans un ballet mortel, affrontant des ennepmis imaginaires venant de toute part. Gagnant progressivement en confiance, il se mit à couper les feuilles en plein vol, visant tantôt une feuille devant lui, tantôt derrière. Il prit grand soin de se rappeler des enseignements de son mentor et avait conscience que le spectacle attirait toujours de's spectateurs aux fenêtres. Il dansa ainsi dans les airs pendant deux heures avant de rentrer, remettre son katana sous clé dans son bureau et prendre une douche.

C'est à ce moment que l'équipe techsmith rentra pour le dîner. S'installant avec eux à leur table, il les écouta discuter du futur œil bionique de Kelly. Décidément, cette femme était une merveille. Plutôt que de se laisser abattre ou déprimer, elle se vantait déjà des facultés de son oeil, comme si l'ancien n'était qu'un prototype. Il ne savait pas si il aurait ce courage, aussi il se concentra sur son chocolat chaud et ne dit pas un mot, pensant tantôt à sa femme adorée et tantôt à Rose, qui agvait besoin d'aide. Entre son devoir de mari et son devoir de psychiatre, il était bien occupé en cet automne naissant et ainsi il laissa son esprit vagabonder quelques instant, brêve pause dans une journée bien remplie.

T'en pense quoi, mon ange ?

Pardon ?

Pour mon oeil, la couleur.

T'as toujours trouvé le fuchsia attirant, je ne le vois pas autrement. En spirale comme les ahl bhede.

T'as vu Roxanne ! Je te présente l'homme de ma vie. On en avait pas parlé avant.

Effectrivement je comprends mieux comment une lesbienne peut s'être entichée d'un homme. C'est pas n'importe lequel.

Frenchip sourit distraitement, la fatigue se faisait sentir et il commençait à saturer avec tout ces sujets de contrariété. L'oeil de Kelkly, Rose, le nombre ahurissant de patients à sauver encore... A ce rythme il faudrait pousser les murs pour faire de la place. Mais il était satisfait, ç'était une vie biien plus gratifiante que celle de la vision et il était fier de ce qui avait été accompli, plus encore de l'avenir qui s'annonçait radieux.